J’ai un ami (eh oui, j’en ai. Enfin lui c’est plutôt une
vague connaissance qui m’a été mise dans les pieds par les aléas de la vie,
aléas qui ne font pas toujours super bien les choses) qui était un poil obsédé
par son image à la fois d’homme physique proche de son corps (c’est un ancien
gogo danseur de boites de nuits sordides du fin fond de la province) et d’homme
culturellement limité. Et afin de délimiter sa culture (c’est le cas de le
dire) et de bien l’étaler sur la biscotte des quelques femelles qui trainaient
de temps en temps par chez lui, il a eu l’idée lumineuse d’acheter plein de
boitiers de Cds vierges et de les aligner afin de donner l’impression d’avoir
une cdthèque (gravée, certes) archi fournie. Il faut être un peu cruche pour se
laisser impressionner par ça, mais ma foi, on attrape les proies qu’on mérite. C’était
il y a 10 ans hein, aujourd’hui il faudrait aligner les Ipods, mais tout ça
pour dire que parfois, les couvertures et les apparences comptent (oui, c’est
là où je voulais en venir). Moi-même, quand il m’arrive de m’adonner à des
rendez-vous galants qui peuvent parfois, si la météo le permet, se terminer en
pyjama party chez moi, je fais bien attention à ne pas laisser trainer de poils
dans la douche et de chaussettes sales, certes, mais aussi à tout bien arranger
pour que j’aie l’air intellectuel et ouvert et cultivé. Autrement dit, je fous
mes Pléiades en avant et je vire mon recueil de Playmates Playboy, je laisse
mes intégrales Peanuts pour montrer mon côté sensible et imaginatif, je laisse
trainer le coffret Twin Peaks pour montrer que j’aurais été super cool y’a 20
ans et je planque mes jeux videos sous le tapis Ikea car ça, ça fait vraiment
pas rêver.
Je laisse bien entendu mes piles de livres là où elles sont
sinon il me faudrait la journée et un hangar pour tout planquer, ça en vaut
rarement la peine, sauf si le pyjama est en dentelles, mais c’est quand même
plus souvent du pilou.
Trêve de digressions liminaires, venons-en au fait, vous
allez pas être déçus : les couvertures du Samouraï Bambou sont à mettre
partout en avant partout chez soi tellement elles sont belles et jolies et
superbes et donnent l’impression de nager parmi les bambous et les papillons au
fin fond du Japon médiéval. Donc rien que pour ça, il faut se lancer dedans.
Les autres raisons sont les suivantes : c’est du Matsumoto (Amer Béton,
Gogo Monster, Number 5, Frères du Japon, Ping Pong…rien que du super chouette
et extra fou(fou) qui rappelle que oui, le manga c’est aussi ça). C’est une
apologie de la rêverie et de la qualité de vie. C’est élégant, fin et racé au
poil soyeux. Ce fut nommé à Angoulême cette année (ah non, c’est pas un
argument ça). C’est du Matsumoto.
Huit tomes de bonheur intense brillamment mis en page avec
des couvertures façon estampes qui valent leur pesant de pandas et de pyjamas
en soie. Avec la douceur du pilou en sus.
387 étoiles de ninja
Le Samouraï Bambou... ben je sais plus ce que je voulais dire tellement c'est bien! J'en perds mes mots. Mais c'est de loin ce que j'ai lu de mieux depuis longtemps.
RépondreSupprimerPersonnellement je lui mettrais 2000 koku de riz
J'avais oublié ce Matsumoto ! Arg, vite, liste à mettre à jour !
RépondreSupprimerEffectivement, ça a l'air un rien chouette....Vu les pages intérieures, ça peut être le genre de manga qui me plait (me plaise?), le dessin est original.Et puis ça peut faire un beau cahier de coloriage pour ma fille (tiens, j'entends hurler au loin, d'un coup...?!)
RépondreSupprimeril faut encourager la créativité des plus jeunes. mais sinon, oui, il faut lire Matsumoto. vite vite vite
SupprimerJe note, je note donc dans ma liste gigantesque de livres à lire car ceux-là, tu ne me les avais pas conseillés... hum, hum...
RépondreSupprimerc'est que tu me fais un peu peur, du coup parfois j'ose pas trop. tu vois. suis timide
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