Bien, c’est sympa les Bds, mais en ce w-e du Salon du livre,
s’agirait de parler de ses autres formes, notamment le roman (pour vous qui ne
lisez que de la Bd,
il s’agit de ces choses bientôt exclusivement virtuelles et que les autres
nomment, en vous snobant de haut car à leurs yeux vous êtes un peu attardé
mental, des ‘vrais livres’). Reprenons si vous le voulez bien la liste
narcissique de mes lectures de ces dernières semaines. Je fais vite car y’en a
un paquet.
Moon Palace (Auster) : eh bien ma foi, c’est un très
bon Auster. Peut-être même mon préféré, allez, soyons foufous.
La femme gelée (Ernaux) : j’aime beaucoup Annie Ernaux.
Surtout quand elle parle à la femme sensible qui est en moi. Comme toujours
avec elle, c’est fin et intelligent et loin des clichés.
Les sirènes de Titan (Vonnegut) : un Vonnegut mineur
est toujours mieux que tout plein de trucs, mais on sent le texte un peu de
commande, quand même.
By Nightfall (Cunningham) : si je dis pas de bêtises,
il s’agit de celui qui vient d’être traduit en Français. On retrouve ses
obsessions habituelles, avec toujours ce talent incroyable pour expliciter les
rapports humains.
Fils de la providence (Wassmö) : moins puissant que Le
livre de Dina, mais franchement, ça se joue à peu de choses. Il faut lire Wassmö.
Tout de suite.
Le roi des juifs (Tosches) : totalement illisible, ce
machin. Et pourtant je l’ai lu. Mais pfff
Des histoires pour rien (Moore) : comme toujours avec
Lorrie Moore : c’est très chouette.
Le chiendent (Queneau) : faut s’accrocher un peu, mais
ça vaut largement le voyage.
Pourquoi je n’ai écrit aucun de mes livres (Bénabou) :
Oulipo toujours, texte court sur l’écriture (enfin la non-écriture) comme je
les aime.
Dans les coulisses du musée (Atkinson) : c’est très
plaisant, dites donc. Je ne connaissais pas du tout Atkinson, et ça me donne
envie de creuser plus de son côté (si j’ose dire).
Jack Barron et l’éternité (Spinrad) : un grand texte SF
très en avance sur son temps (Spinrad quoi) avec une réflexion intéressante sur
la société, sur l’immortalité et le pouvoir des médias.
L’orchestre vide (Berest) : plongée d’une jeune femme
dans ce monde merveilleux qu’est la musique, les tournées, et l’amour
autodestructeur. Excellent second roman que je vous invite à soutenir si vous
aimez la scène indé et si vous vous demandez l’effet que ça fait de soudain se
retrouver sur les plus grandes scènes des plus grands festivals (bon et en plus, j'apparais dans deux pages du roman. Je suis un être de fiction. C'est vertigineux).
Sortie d’usine (Bon) : ah tiens je sais pas quoi en
dire. Ca m’apprendra à parler des livres 2 mois après les avoir lus. J’ai aimé,
cela dit, surtout au niveau du style, très particulier.
Au nord du monde (Theroux) : encore un univers post
apocalyptique, encore un roman qu’on va comparer à La Route, et n’empêche qu’il
est excellent. Un personnage féminin original, paumé, qui fait ce qu’elle peut
et qui va pas non plus se laisser emmerder.
Nous étions les Mulvaney (Oates) : encore du grand
Oates, mais encore un roman un poil trop long. Reste cette ambiance qui lui est
propre et que je retrouve toujours avec plaisir. Ce qui est un peu inquiétant,
quand même.
Mon patient Sigmund Freud (Nathan) : sorte de roman
semi-policier autour de Freud, très érudit, très bien écrit, absolument
passionnant.
Les enfants de la terre I (Auel) : bonne surprise que
cet ultra best seller (oui, je me méfie des ultra best sellers). C’est prenant
et anthropologiquement (ça se dit ça ?) et sociologiquement fascinant. J’ai
récupéré la suite, que je lirai au fur et à mesure.
Le dernier stade de la soif (Exley) : roman culte, pas
nécessairement pour les bonnes raisons, mais quoiqu’il en soit, c’est le genre
de romans que j’aime, un roman de désespéré qu’en a plus grand-chose à faire de
quoi que ce soit mais qui fait quand même ce qu’il peut.
Cartographie des nuages (Mitchell) : ça partait
tellement bien. Je le voyais déjà tout en haut de mon affiche de romans à
conseiller en permanence. Sauf qu’il m’a complètement perdu pendant 200 pages.
Mais alors vraiment. Je pigeais que dalle à ce que je lisais, ce qui est
toujours un peu gênant pour la compréhension de l’ensemble. Par contre j’ai
adoré tout le reste. Ce qui est bien, déjà, ca fait 500 très bonnes pages.
Quand nous étions orphelins (Ishiguro) : j’ai préféré
ses autres, la seconde partie étant plutôt chiante.
La conversion (Baldwin) : roman essentiel dans la
culture noire Américaine. Et Américaine tout court.
A visit from the goon squad (Egan) : je l’ai pris
rapport à son Prix Pulitzer (j’aime bien les prix Pulitzer fiction de manière
générale) et je n’ai pas du tout été déçu. Une fresque constituée de mosaïques
de personnages qui se croisent à un moment ou à un autre, bien construit,
plaisant à lire, dans l’esprit d’un Coe (ou de Lorrie Moore, tiens), par
exemple.
Junkyard Dogs (Johnson) : suite des aventures de Walt
Longmire. Ruez-vous sur tous ceux traduits chez Gallmeister.
L’invité (Sok Yong) : j’ignorais la plupart de ce qui
est décrit dans ce très bon roman, à savoir les exactions commises par les
militaires et les civils en Corée du Nord pendant la guerre. J’ai fait brrrr
quelques fois.
Tu apparais dans deux pages de L’orchestre vide ?
RépondreSupprimerEt j'avais un excellent souvenir des Enfants de la Terre, mais comme je l'avais lu disons "très jeune adulte" j'avais peur d'être déçue en reprenant. Tu me donnes envie de lire la suite (j'en étais au 5 si je ne dis pas de bêtises).
Si tu as aimé "Jack Barron", tu aimerais peut-être "Les enfants du comédien" de Sturgeon.
RépondreSupprimerPour les enfants de la terre, les trois premiers sont plaisants, mais après ça devient vraiment très très gnangnan.
RépondreSupprimerComment ça se fait que tu sembles connaitre si bien l'anglais?
RépondreSupprimerMitchell m'a perdu aussi dans "Cartographie des nuages" (et également dans "Ecrits fantômes"...) n'empêche j'aime beaucoup son écriture et je conseille "Le fond des forêts"... plus accessible (pour moi en tout cas ;)) !
RépondreSupprimer'Les enfants de la terre'... J'attends de lire la suite de tes impressions... Quand tu seras venu à bout des 6 tomes...
RépondreSupprimer"Cartographie des nuages" reste quand même dans mon top 10 même si on se perd au milieu, c'est vrai... Par ailleurs comme "Le dernier stade de la soif" est cité sur ce post, j'en profite pour parler de "Karoo", autre pépite du même éditeur et qui vaut vraiment, mais alors vraiment le détour.
RépondreSupprimerouaip, il m'intrigue grandement ce Karoo, et d'ailleurs il est tout en haut de ma pile depuis quelques jours
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