Calvin & Hobbes & Moi c’est une grande histoire d’amour.
Une histoire d’amour telle que c’est eux que j’emmènerai (oui, c’est du futur) sur
mon île déserte quand j’aurai amassé le pognon nécessaire et que je me serai
rendu compte que sans électricité, mon Kindle risque pas de marcher des masses,
donc autant apporter du papier sur place. Une histoire d’amour qui dure depuis 24
ans précisément, 24 années de bonheur intense secouées par quelques passages un
peu plus compliqués, notamment le moment où Bill Watterson, lassé d’être lassé,
décida de m’abandonner pendant une année complète et sabbatique. C’était pour
la bonne cause, il est revenu avec un format encore plus chouette pour le
dimanche, réussissant à imposer la demi-page improbable, et moi j’accepte qu’on
me quitte juste pour un petit moment (je suis un être fragile) si c’est pour me
revenir plus grand et plus beau (je suis un être futile). Deux ans plus tard,
il se re-barre, ce con (je suis un peu rancunier, en amour), histoire de
réfléchir à notre relation et annoncer peu de temps après que oui, bon, va
falloir qu’on parle, c’est pas toi, c’est moi, j’en ai fait le tour, viens,
prenons nos luges et explorons la vie chacun de notre côté. Enfin lui a plutôt
pris son vélo et ses pinceaux, mais quand on aime, on ne juge pas.
J’étais triste, un peu. Beaucoup. Oui bon, j’ai pleuré (je
suis un peu chochotte).
C’est que, voyez-vous, Calvin & Hobbes étaient bien plus
que de simples compagnons du quotidien de ma vie qui me dépassait allègrement. Ils
étaient une source de réflexion et d’amusement et de sourires spontanés. C’est
pas rien, comme pouvoir, que le sourire spontané (essayez pour voir), surtout
quand il est accompagné d’yeux qui brillent. J’ai des clients d’ailleurs qui m’ont
affirmé avoir observé ces étoiles dans mes beaux yeux lorsque j’en parle (c’est
parce que les yeux sont le miroir de l’âme, comme il dit Paolo Coehlo tellement
il n’est pas à un cliché près).
Toujours est-il qu’il faut lire Calvin & Hobbes. Dans
son intégralité. Et dans l’ordre de parution s’il vous plait, c’est important,
sinon on ne comprend ni l’évolution du style ni les légers tâtonnements du
début (très bien expliqué dans le 10th Anniversary book, non traduit en
Français, je sais pas trop ce qu’ils foutent chez Hors Collection, déjà qu’ils
le publient n’importe comment et même pas au bon format…C’était bien la peine
que je supporte une rupture, tiens). Et ce n’est pas qu’une histoire de
nostalgie personnelle mal placée teinté de mélancolie pré-quadra (je sens que
ma crise de la quarantaine va faire mal et que je devrai choisir entre une île
déserte et une décapotable à gros seins). C’est objectivement la plus grande Bd
de tous les temps, avec très peu de redondances, jamais trop donneuse de
leçons, toujours drôle, toujours sur le fil de l’imaginaire et qui nous
rappelle qu’on a tous eu un Hobbes dans sa vie. Et que parfois on aimerait le
retrouver.
Ma note : chaque jour, votre poids en granolas, jusqu’à
la fin des temps
Blougou a raison !
RépondreSupprimerbien dit !
Supprimeret l'ordre de parution, alors ?!, on le trouve où ???
RépondreSupprimereh bien tu demandes à ton libraire, à savoir à toi meme, feignasse! (mais sinon les integrales sont publiées dans le bon ordre)
Supprimerah bin merci
SupprimerLa deuxième porte s'ouvre sur une chambre d'enfant. Il y a des voitures qui traînent en ordre dispersées tandis qu'Action Man se prépare à une nouvelle opération commando. C'est bientôt les élections, s'agit pas de se faire piquer sa place ou Barbie ira voir ailleurs et tombera entre les mains de Buzz l'éclair plus séduisant depuis qu'il s'est mis au régime. Monsieur et Madame Patate s'essayent à la transsexualité en échangeant leurs membres respectifs. Depuis la disparition de "mademoiselle", Madame Patate se dit qu'elle n'est plus très loin de Monsieur et trouve le costume à son goût quoiqu'un peu chiffonné.
RépondreSupprimerQuelques Playmobils poursuivent une guerre commencée il y a cent ans: les dragons côtoient les voitures de police et ne sont plus ce qu'ils étaient; on se croirait dans une nouvelle de Bradbury.
Le dernier Picsou magazine attend sagement le soir qu'on le frôle des doigts et rougira d'avoir été préféré à Mickey Parade. Sur le lit, Teddy Bear me regarde fixement. Au travers de son regard poussiéreux, je prends conscience qu'il n'a pas servi depuis bien longtemps.
Près de lui, quelques miettes de granolas témoignent: il est moins souvent seul que ses yeux ne le disent.
Les doudous sont comme les femmes des ogres: ils ne savent pas mentir.
oui ! tout à fait bien d'accord sur tout !
RépondreSupprimerStella