Ceux qui me connaissent un peu savent que ceci est du
copinage. Mais du copinage sincère. Et puis c’est une pratique courante chez
nous autres journalistes (oui, depuis que je suis eskimo, je suis surtout
journaliste, j’attends ma carte de presse d’un instant à l’autre et des Sps
partout dans ma boite aux lettres envoyés par des éditeurs impatients de connaître
mon avis sur tout), alors ne nous formalisons pas, faisons comme si tout était
objectif partout ici (enfin j’essaie quand même de rester impartial, j’ai ma
dignité, je ne couche pas non plus avec n’importe qui n’importe quand (suis
trop vieux pour ça)).
L’uchronie est à la mode, c’est un fait. C’est encore mieux
quand y’a des nazis dedans. D’ailleurs dans les Brigades du Temps, y’a Hitler,
qui était un peu le plus nazis de tous les nazis, si je me souviens bien de mes
cours d’histoire. Et c’est précisément de cours d’histoire dont il est question
ici, tellement tout est à la fois ludique et didactique, que même que les mômes
(elle est pré-publiée dans Le journal de Spirou) ils apprennent sans s’en
rendre compte. On est à des années lumière d’un Geronimus Stilton qui fait plus
dans l’angélisme révisionniste à base de souris, et on se rapproche plutôt de
la démarche d’un Emile Bravo, qui a lui aussi toute mon admiration et ma
groupietude (je dis ‘aussi’ car Kris est parmi ce qui se fait de mieux en
matière de scénaristes en ce moment. Je ne sais pas ce qu’il en sera dans
quelque temps, mais en tout cas, là maintenant tout de suite, tout ce qu’il
écrit doit être lu).
Mais peu importe la mode, le but est de faire un récit
prenant, amusant, avec beaucoup d’humour, bien écrit et qui ne prenne pas les
jeunes lecteurs pour des cons. Ce qui est assez primordial dans ce monde
post-club Dorothée complètement aseptisé où tout est prémâché pour que surtout
pas ils se mettent à réfléchir tout seuls comme des futurs grands, car c’est
bien connu, les enfants sont des abrutis (en l’occurrence, ils le sont souvent,
mais donnons leur le bénéfice du doute). Kris et Bruno Duhamel nous amènent
donc du côté de chez les presque débuts de la Renaissance si le
temps le permet, et si les deux agents envoyés sur place pour rétablir une
certaine vérité historique réussissent leur mission (car voyez-vous, le père
Colomb et sa Pinta de Santa Maria (et j’oublie toujours la 3ème) n’a
pas pu aller jusqu’au bout de sa démarche, tout empalé qu’il fut au moment où
il jouait les Depardieu sur la plage). Ce principe de l'histoire modifiée ouvre les portes à foultitude de possibilités scénaristiques. Mais encore faut-il réussir à tout bien ficeler et ne pas écraser l'histoire sous le poids de son supposé savoir. Et c'est ici tout le contraire, donc chouette.
De l’excellente Bande dessinée pour tous les âges, et moi-même
je n’arrive pas à croire que je finisse avec une conclusion aussi bateau, mais
j’imagine que c’est de circonstance.
Les Brigades du Temps // Kris & Duhamel // Dupuis
En retard, comme congénitalement dans la vie, pour la découverte de ce nouveau blog, mais raaaaviiiie de votre retour.
RépondreSupprimerVous me manquiez.
*s'en va lire le blog maintenant*
Ca fait du bien de lire ça. Au moins je sais ce que je mettrai ou pas sur mes étagères.
RépondreSupprimerVous êtes plus intéressant en critique littéraire qu'en simple libraire(je dis pas que vous étiez pas intéressant, simplement votre nouveau statut équivaut à une récompense en granolas plus grande).
La nina (avec un tilde sur le "N" mais j'ai pas trouvé sur mon clavier azerty ) C'est le nom du 3ème bateau de Colomb je crois (j'ai pas été voir sur internet ) . C'est bien interessant tout ça et moi z'aussi j'aime bien Emile Bravo.
RépondreSupprimerProchain achat de la bibliothécaire ! (hahahaha je vais te pourrir avec ça :D )
RépondreSupprimerPar précaution, j'ai chaussé les patins (en peau de loutre): c'est plutôt confortable et j'avance un peu plus dans la maison. J'ouvre une porte, là sur la gauche, pas tout à fait par hasard: mes yeux se posent sur des étagères garnies de livres; au centre de la pièce sur deux tables identiques deux piles se font face. Un post-it sur chacune:"si tu me lis, tu rétrécis", "si tu me lis, tu grandis". Pour moi qui ne suis jamais parvenue à m'élever plus haut qu'un mètre soixante, voilà une occasion qui ne se reproduira pas deux fois (quoique...).
RépondreSupprimerJ'opte pour la seconde pile et le mouvement ascensionnel: c'est risqué, je ne connais rien de ce qui est cité, les post-it ne sont pas signés, je flaire le danger...et hume le fumet. Une senteur qui revient de loin, d'un temps où vivait un ogre qui terrorisait la population par sa consommation effrénée de granolas. La légende dit qu'il a quitté le pays depuis une indigestion monumentale. Mais je crois qu'il s'est fait greffer un nouvel estomac et qu'il a bien plus faim qu'autrefois. Reste à savoir de quoi...