lundi 2 avril 2012

Teumeuleupeu

Déjà, rien que le titre. TMLP.
Il est parfait.
Parce qu’on peut choisir de le présenter discrètement, ou avec un brin de provocation.
‘ tiens sinon t’as lu TMLP ?’
Et
‘Ta mère la pute, tu connais ?’ sont deux phrases très différentes.
Un sigle (et non un acronyme, arrêtez de mélanger les deux, bon sang), deux titres, parfait.

Ce sigle a d’ailleurs remporté le prix révélation à Angoulême cette année. Bon. On va dire que c’était histoire de le caser quelque part dans cet amas de prix aux noms curieux qui veulent pas dire grand-chose, car ça fait un moment qu’il est révélé, quand même, Gilles Rochier, mais ne chipotons pas, c’est une bonne nouvelle pour lui et son éditeur (6 pieds sous terre, qui font du bon boulot tout plein), ça me donne un argument supplémentaire pour le vendre.
‘non mais en plus il a eu un prix à Angoulême. Mais si, le festival là. Qui donne des prix. Ben il en a eu un. C’est pas rien. Je t’en mets combien alors ? Heu oui j’ai du Bastien Vivès mais bon…’

Dans TMLP, Gilles raconte sa vie. Il faut toujours se méfier de quelqu’un qui n’écrit que pour raconter sa vie (j’en sais quelque chose, c’est ce que je fais), sauf que là, il en profite pour raconter quelque chose (un vrai quelque chose, pas juste une amourette adolescente qui s’est mal terminée) et le décrire avec justesse et cohérence. Le titre a une réelle signification, c’est pas juste de la provoc’, n’allez pas croire.
Son trait, pas toujours facile d’un premier abord, c’est sûr, colle parfaitement à cette ambiance rude de la banlieue, où chacun se lance dans ses petits bouts de vies croisées, où la limite entre tension dramatique permanente et drame réel n’est jamais bien épaisse et où, quand même, on s’échange des K7 (banlieue, ok, mais pas des sauvages). L’important, quoiqu’il en soit, c’est qu’on y croit. C’est un récit qui laisse des traces, et ce pour les bonnes raisons, pas uniquement par son sujet. C’est avant tout la manière dont il est traité, sans artifices et sans effet de style ostentatoire pénible.

Je n’ai jamais vécu dans une cité. Enfin je suis né à Sartrouville, mais ça compte pas vraiment, sinon que ça fait toujours rire. Et pourtant, ça me parle, tout ça. Une élève du Lycée où j’ai présenté la sélection Angoulême (j’avais mis TMLP dans mes favoris outsiders pour le fauve d’or, d’ailleurs) m’a dit que moui, ça correspond pas trop à ce qu’elle a vu elle dans sa cité, moui moui moui. Elle n’a pas su gratter la surface et voir au-delà de l’anecdote.
Car pourtant…

1 commentaire:

  1. ça y'est je le déclare haut et fort, je le clame sur tout les toits : je suis traumatisée! Je ne peux plus voir une pub "granolas" sans penser à vous!! C'est un bon traumatisme ceci dit, enfin je crois, ils auraient pu faire pire non? Ils auraient pu faire une pub de "granolas" avec des loutres par exemple!
    Ceci étant vous me donner envie avec toutes vos B.D. , parceque moi à part Astérix et les schtroumpfs je n'y connait pas grand choses, ah si je connais Jules d'Emile Bravo (l'imparfait du futur....) comme quoi tout n'est pas définitivement perdu dans mes neurones embrouillés.

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