mardi 29 mai 2012

Mish Mash paddywash donne une chro au chien

Je sais pas pour vous, mais moi la semaine dernière il m’est arrivé une aventure extraordinaire. En même temps, je vous cache pas que quand on est libraire (qui plus est libraire assermenté blog sur internet), c’est un peu tous les jours une aventure, on est une boîte de chocolats à nous tout seuls, même si certains libraires sont du chocolat liqueur en permanence (je ne sais pas quel est le con qui a inventé ça. Sûrement celui qui a aussi pondu les After Eight). Cette aventure a impliqué votre serviteur, une livebox et orange. C’était vraiment très rigolo, mais j’imagine qu’il fallait être là, sinon on passe un peu à côté. Toujours est-il que je n’avais plus internet chez moi. C’est qu’on s’habitue à ces p’tites bêtes, on s’attache, Internet vous manque et tout est dépeuplé, bordel comment je vais faire maintenant pour trouver la meilleure recette de pâtes au thon et savoir à quelle heure ouvre l’agence Orange ? (j’ai beau chercher, je vois pas trop à quoi d’autre peut bien me servir internet chez moi). Non seulement on s’habitue, et pas que pour ouvrir une boîte caramail ou chater sur multimania, mais en plus c’est rudement pratique pour faire des mises à jour instantanée sur son blog instantané. Et comme je suis plutôt du genre cigale que fourmi (au début j’avais écrit mygale, mais ça sonnait bizarre et poilu et déplacé. Heureusement que y’a Google, qui me permet de briller en société), je n’ai pas pour habitude de faire des réserves et d’écrire pour plus tard. La procrastination à l’état pur. Mais me voilà. En bout de parcours car on arrive à la fin du mois de Mai et je n’ai pas écrit toutes les chroniques promises, mais je n’ai qu’une parole, même si parfois elle se fout un peu de la gueule du monde, et je vais donc donner mon avis express sur chacune des Bds demandées.

Oui je sais bien que c’est pas pareil, mais dites vous que c’est mieux que rien, que j’aurais aussi pu laisser s’écraser le sablier et attendre le mois de Juin, vous dire à y’est c’est ma fête (oui, elle tombe en Juin) et bientôt mon anniv’ (ibid.), donc soyez pas égoïstes, place à moi un peu, on oublie vos Bds, là, et intéressons-nous plutôt à ce qui m’intéresse moi. C'est-à-dire pas grand-chose, si ce n’est gambader la barbe au vent et les fesses à l’air dans la chaleur de l’été et des champs de coquelicots.

Allez, je prends dans l’ordre que j’ai noté sur mon calepin Moleskine chéri, en espérant que je n’ai oublié personne, suis une mygale un peu tête en l’air, parfois.

Les lettres d’Agathe (Ferlut) : la qualité première de cette Bd (enfin celle que je trouve rafraichissante, en fait), outre le fait qu’elle est merveilleusement bien écrite, c’est que ce n’est pas de l’auto-fiction. Parce que bon, merci hein, ça commence à bien (et souvent mal) faire. J’en sais quelque chose puisque je ne sais moi-même rien écrire d’autre. Une Bd que je conseille très souvent à la librairie, pour son sujet et sa trame originaux, qui parle très bien de l’absence d’amour maternel et de ce que c’est que de grandir au milieu d’un secret de famille.

Coucous Bouzon (Ricard) : C’est très drôle, comme tout ce qu’écrit/dessine Anouk Ricard. On croirait comme ça qu’il s’agit d’une satire du monde du travail, mais en fait non, c’est surtout une enquête fofolle et rythmée à la limite de l’absurde dans laquelle y’en a pas un pour rattraper l’autre. Surtout du côté des patrons.

Blankets (Thompson) : j’ai toujours eu un dilemme avec ce Blankets. Principalement parce que je le trouve niais. Et que j’ai toujours eu du mal avec la niaiserie (enfin sauf la niaiserie aux coquelicots, celle-ci est légitime). Reste que c’est un essentiel, paradoxalement (mais suis pas à un paradoxe près), et que le Craig Thompson réussit parfaitement ce qu’il a entrepris. Alors oui je sais bien que c’est pas toujours un argument formidable, certains entreprennent de faire de la merde et y arrivent parfaitement, c’est pas pour autant qu’il faut applaudir, mais je pense que vous me comprenez. Une jolie introspection initiatique sur fond de oh mais qu’est ce qu’il nous arrive, touchons nous de suite et suivons notre libido, sauf que ah non attends, y’a Jesus qui veut pas, p’têt vaut mieux attendre, la frustration est la maîtresse inavouée du désir, viens, tenons-nous par la main, plutôt. Mais sorti de là, c’est chouette comme tout.

Les Moomins (Jansson) : c’est surtout et avant tout un de mes premiers souvenirs de lecture (je parle des romans). Et puis faut reconnaître qu’ils sont mignons comme tout, ces cons. En dehors de ça, j’ai pas grand-chose à en dire, tiens.

Jeanine (Picard) : moi aussi je devrais écrire sur ma voisine. Même si celle-ci n’est pas franchement haut en couleurs (haute ?), que ce soit du côté de Strasbourg ou de la prostitution. Même si ma voisine est plutôt un voisin. Et que je ne le vois jamais. Je sais à peine ce à quoi il ressemble, et j’espère qu’il ne m’invitera pas à manger du chorizo le jour de la fête des voisins (m’obliger à pique niquer avec des inconnus, merci, encore une idée à la con). Bon d’accord, autant que je n’écrive pas sur lui. Ce qui n’enlève rien aux nombreuses qualités du Jeanine de Matthias Picard. Comme quoi y’a encore de bonnes Bds chez L’Association.

Lupus (Peeters) : Aaaaah, Lupus. C’est dommage qu’on soit pressé, j’aurais pu en écrire des tartines (oui je sais, c’est facile à dire) tellement voilà de la Bd que chacun devrait posséder en double. En même temps, j’ai déjà du en parler dans leslibrairessecachent lors de la sortie de l’intégrale. J’en remets donc simplement une petite couche, finalement.

L’archiviste (Schuiten/Peeters) : alors non, il ne s’agit pas du même Peeters. Là on est dans les Cités Obscures. Et ça fait partie des très bons de la série. Bon après, pour être honnête, suis pas exactement un expert en la matière (j’ai dû en lire 4 en tout et pour tout, dont celui-ci), alors autant en rester là, surtout que j’oscille généralement entre fascination outrancière et ennui architectural profond.

The Grocery (Singelin/Ducoudray) : un de mes coups de cœur de l’an passé (ce que ça peut être crétin, comme terme, ce ‘coup de cœur’, faites moi penser à ne plus jamais l’utiliser), une sorte d’ambiance à la The Wire (influencé par le fait que ça se passe à Baltimore, certes, mais aussi parce qu’on suit tous les personnages à égalité dans le milieu de la drogue). Une Bd à part et totalement réussie.

Au pays de la mémoire blanche (Norac/Poulin) : en tout cas, c’est joli. Ou plutôt, je comprends qu’on trouve ça joli. Je fuis évidemment tout ce qui est estampillé Amnesty International, mais là ça vaut le coup de se pencher sur sa question.

Polina (Vivès) : Je ne vais pas m’acharner injustement sur Bastien Vivès, d’autant plus que je le trouve très réussi, ce Polina. Je n’arrive pas à le défendre (mes ventes sont ridicules, c’est fou, alors même qu’il était en pile, alors même qu’il a eu 20 000 prix, alors même que je disais que sisi, c’est bien, pourquoi ?), mais ça n’enlève rien au fait que je le trouve très bien. Il évite enfin de raconter des histoires de puceaux qui se font plaquer dans le métro ou après une nuit d’amour éphémère, ça fait du bien. Après, bon…la couverture me fait peut être un peu trop peur, je sais pas.

Les aventures extraordinaires de Lio (Tatulli) : c’est pas simple d’attirer mon attention en matière de comics trips. Et celui là le fait, et plutôt deux fois qu’une. Un monde effectivement extraordinaire, très prenant, pas toujours hilarant mais avec une identité propre et plantée dès le départ. J’ai une véritable fascination pour ce titre là, sans trop savoir pourquoi, et en me disant qu’il est bien impossible de le conseiller. D’autant plus que franchement, messieurs-dames de chez Hors Collection, était-il bien utile et raisonnable de publier toutes les pages du dimanche ensemble, au début du livre ? Non mais franchement….(ou alors c’est pour une histoire de cahier en quadri, et là je vous félicite pas).

Le chien dans la vallée de Chambara (Micol) : comme toujours avec Micol, c’est super beau. Bon après, son seul défaut (et il n’y est pour rien) c’est d’arriver tout en bas de ce speed-chroniques et que là suis fatigué (il est tard, même si ça se voit pas, et c’est pas toujours de tout repos de faire la roue les fesses à l’air). Enfin son autre gros défaut c’est d’être épuisé depuis un petit moment. Ce serait une joyeuse idée que de le réimprimer.


Bon voilà. Ce fut un peu fastidieux, je le ferai pas tous les jours, mais ma mission est remplie. A bientôt pour de nouvelles aventures, donc, et merci pour vos suggestions !

mardi 15 mai 2012

Smartest kid on earth

Chris Ware est un génie. Oui, en effet, ils sont plusieurs, mais lui est dans une catégorie à part. Pas dans celle des barbus impressionnants, mais plutôt des glabres discrets. D’ailleurs, accrochez-vous pour trouver son nom sur ses ouvrages (Acme Novelty Library principalement), le feu des projecteurs c’est pas trop son truc. Ce qui n’enlève rien au fait qu’il mérite parfaitement une place à part dans notre cœur de bédéphiles avertis où ses initiales devraient être gravées en grand, tel un tatouage majestueux un lendemain de cuite mais qu’on ne regretterait pas 15 ans après.

Quand on me demande quelle est ma Bd préférée, je fais semblant d’être embarrassé, de dire que c’est une question à laquelle il est impossible de répondre (moi, un homme de listes, ne pas pouvoir répondre à cette question, mon œil oui), que ohlala y’a trop de choix, trop de périodes, trop de styles. Puis je réponds que c’est Calvin & hobbes ex aequo avec Jimmy Corrigan. Ce dernier, je ne l’ai pas lu autant que le premier, je ne le connais pas par cœur, je ne ris pas en le feuilletant quand il fait gris dehors et que les hirondelles ne veulent pas venir danser, mais bordel, on approche la perfection absolue en la touchant du bout de l’ongle incarné.

Chris Ware est avant tout un graphiste. Et un maniaque. Tout est pensé, sous-pesé, calculé jusque dans ses moindres recoins. Il suffit pour ça d’observer de près ses couvertures d’ouvrages (non, vraiment, procurez-vous ses Acme Novelty Books. C’est dispo qu’en anglais, mais ça vaut le coup de les avoir dans sa bibliothèque rien que pour l’objet en lui-même) pour se rendre compte de l’absence de marge de manœuvre de l’éditeur (Fantagraphics en l’occurrence puis Drawn and Quaterly, un peu Delcourt en France) et de l’influence art déco de bon goût de partout, ainsi que ce qui semble être de sa part une fascination pour les comics trips d’avant-guerre (Herriman en particulier). On sent l’obsession, chez lui, mais aussi la cohérence de son projet global. Les ANL lui servent de prépublications, notamment pour Jimmy Corrigan (en attendant – youpi – Rusty Brown, qui est en cours) et de laboratoire expérimental, mais où les expérimentations seraient déjà abouties. C’est que c’est pas n’importe qui, le Chris Ware.

Alors oui, c’est sûr, ça paie pas de mine, comme ça. Des lignes droites, parfois pas de ligne de fuite, un style non cinématographique, des aplats sans fastes…et pourtant, la recette fait merveille et colle à ses personnages quelque peu neurasthéniques et qui ont tendance à virer franchement du côté du pas très joyeux et du plutôt pathétique. Ce qui les rend d’autant plus humains, finalement, et nous même on se sent plutôt bien. Surtout que c’est saupoudré de second degré, tout ça, faut pas croire, y’a de l’humour derrière le génie.

Jimmy Corrigan c’est un investissement. Aussi bien en temps qu’en argent (une quarantaine d’euros pour la VF, la VO se trouvant autour de 15€ en format souple moins joli mais quand même). Mais un investissement qui change la vie, des volutes dans le cœur.

lundi 14 mai 2012

Course de bacalao

Si je faisais mon Bukowski (un Bukowski sobre, petit, non ravagé par l’acnée ou la vie, certes) et que les sorties Bd étaient le champ de courses, alors je parierais sur le cheval Portugal pour remporter celle de la plus belle accumulation de clichés. Il aurait une vraie grande et belle longueur d’avance sur ses concurrents, à tel point qu’on en essorerait les pages à la recherche de kétamine dans le sang du jockey ou de gênes de poneys dans celui du cheval (je vois pas comment ça pourrait ne pas être un avantage).

L’artiste trentenaire en mal d’inspiration qui se cherche un peu, qui vit fantomatiquement dans son couple sans trop se poser de questions (heureusement qu’elles sont là pour se les poser à notre place), même que du coup elle en a un peu marre, sa moitié éphémère, qu’il ne s’ouvre pas un peu plus et ne parle pas de ses sentiments et aspirations (de quoi je me mêle, cela dit). Comme souvent quand on se cherche, on part se trouver ailleurs, dans le passé, dans ses racines, dans sa famille, afin de creuser un peu loin du trou qui est en train de se former sous ses pieds. Or, on les choisit pas, ses racines, c’est comme ça. Les miennes sont à moitié Canadiennes, ce qui me vaut quelques quolibets pour je ne sais quelle raison erablophobe, et du coup je peux m’identifier à ce sympathique personnage qui se cherche à la trentaine, même s’il ne me viendrait pas à l’esprit de prendre un avion pour Toronto afin de mieux comprendre ce qu’est le déracinement et l’espoir de moins de neige ailleurs, mais bon, chacun son truc.

Le titre de la Bd ne laisse que peu de place au suspense et oui, en effet, le voilà qui part crapahuter du côté du Portugal malgré ses réticences (se faire plaquer aide à avoir envie de tourner une page et de retourner voir ses cousins au soleil, faut dire). Je m’introspecte suffisamment pour ne pas avoir envie de lire les autres le faire, c’est pour ça que pour ces sujets-là, j’ai tendance à éviter l’obstacle bourriquement.

Sauf que celui-ci mérite pleinement d’être passé les bras écartés et les cheveux au vent tellement l’exercice est lumineux et finalement très peu nombriliste. Le quotidien rapporté à des questions existentielles tout en subtilités, c’est pas donné à tout le monde. Surtout sur plus de 250 pages qu’on lit d’une traite, surtout avec ces couleurs et ces planches qui ne font jamais office de remplissage facile comme souvent dans ce genre.

Portugal c’est déjà un succès éditorial de bouche à oreille de ohlala il faut que tu le lises, ça vaut son pesant de 35€, d’ailleurs il a eu le prix des lecteurs Fnac à Angoulême c’est dire si….heu oui bon. Le succès aurait pu être encore plus flamboyant sans un calcul assez étrange de Dupuis qui a consisté à ne pas le réimprimer suffisamment pour Décembre et Janvier tout en laissant la Fnac faire des grosses piles d’invendus dans leur coin (ils doivent pas se rendre compte que parfois, les lecteurs achètent leurs livres ailleurs). Mais bon, c’est une râlerie purement professionnelle, faites pas attention.

Toujours est-il que dépasser un tel handicap n’est pas un mince exploit, et que j’aurais aimé réussir à caser dans cette chronique le terme ‘débourrage’, sauf que j’ai jamais su de quoi il s’agissait. J’attendrai la prochaine Bd introspective nombriliste.

mercredi 9 mai 2012

Dans le cochon, tout est bon (surtout là)

Alan Moore est un génie.

Oh oui, je sais bien que ce terme est quelque peu galvaudé, que de nos jours tout est génial pour peu que ça s’élève un brin du purin environnant, mais là, pour le coup, c’est vraiment le cas pour de vrai de bon. Il y a Watchmen, oui. Chef d’œuvre absolu s’il en est (oh tiens, un autre terme galvaudé. Personnellement, j’aime beaucoup dire d’une œuvre que c’est la plus grande œuvre de tous les temps, et en changer le nom régulièrement, juste comme ça, pour appuyer mon propos. C’est pas très crédible, mais c’est rhétoriquement efficace, parfois). From hell aussi est plutôt pas mal du tout. Et avant de faire toute sa bibliographie (lisez Top 10), faisons un court résumé : Alan Moore il sait faire des choses que personne d’autre il arrive à même effleurer. C’est donc un génie. C’est comme ça, c’est rageant, d’autant plus qu’il a une grande barbe et des yeux de fous et plus de cheveux que je n’en aurai jamais, mais il faut apprendre à vivre avec.

Et donc là, il se dit qu’il va s’attaquer à la pornographie. Il y met beaucoup de cœur et de temps (16 années) et ressort de ces longues sessions en compagnie de celle qui deviendra sa femme (le porno, ça rapproche, surtout quand on est enfermés) avec un objet étonnant en trois parties, objet superbe à la hauteur du projet.
Trois parties, une par gonzesse : Dorothy (Le magicien d’oz du Kansas de click your heels there’s no place like home), Wendy (Peter Pan, the lost boys, Kensington) et Alice (L’autre côté du miroir, la drogue, les lapins) se retrouvent dans un hôtel, en Autriche, à la veille de la première guerre mondiale. Elles sont plus âgées que dans leurs contes respectifs et vont se raconter leurs histoires grivoisement cochonnes passées, toutes empruntées à leur univers littéraire d’origine, et pourquoi pas s’en créer de nouvelles. Après tout, les temps changent, l’Autriche sursaute, c’est pas le moment de perdre son temps, autant expérimenter.
Dans cet univers très art nouveau (Schiele, Micha, Klimt etc.), tout y passe niveau sexualité. Oh certes, il faut avoir l’esprit suffisamment ouvert pour ne pas arquer du sourcil lorsque les deux frères de Wendy se masturbent mutuellement face à leur sœur qui se fait prendre par Peter Pan, mais après tout, pourquoi pas. Et puis c’est pas tous les jours que je peux dire à mes clientes (je le présente plutôt aux femmes, qui ont une sensibilité très art nouveau elles aussi et qui ont bien compris qu’il pouvait y avoir de l’art, dans la pornographie, et qu’en Bd on pouvait en explorer les recoins un peu plus loin qu’un vague ersatz de film de cul mal dégrossi et surtout peu inspiré), pas tous les jours, donc, que je peux leur dire que oh, et là y’a aussi un sexe de cheval, mais ne vous en faites pas. C’est une phrase que je n’ai jamais pu caser hors de ce contexte.

Rien que pour ça, Filles Perdues mérite le détour. Même si c’est un détour qui fait parfois un peu rougir dans le bas du ventre, mais c’est uniquement parce que le cerveau est brossé dans le bon sens du poil.

lundi 7 mai 2012

Je vous ai compris. A vous maintenant.

Bon ok, je le reconnais, mon post sur Akira était un peu foireux. Même si j’ai bien rigolé en l’écrivant, ce qui ma foi est bien le principal, alors bon hein bon.

Toujours est-il que pour me rattraper, je propose d’ouvrir mes pages à vos propositions pendant….allez….un mois tiens. C’est bien, ça, un mois de démocratie active et de participation des lecteurs (pas plus car après ils y prennent goût et se croient sur un site participatif de web 2.0 sans chef sans pantalon).

Je m’engage solennellement, porté par le souffle de la victoire qui secoue le pays, à faire une chronique sur ce que vous voudrez. Ouais, suis comme ça moi, la porte ouverte aux suggestions. C’est une idée que j’ai eue à l’instant en faisant ma vaisselle (je rappelle que toutes mes idées me viennent avec la vaisselle, ce qui explique beaucoup de choses) et à laquelle je n’ai pas particulièrement réfléchi, alors on aura qu’à dire qu’on va improviser.

Donc à vos stylos et claviers, et pour plus de transparence et montrer que même pas je triche, mettez tout ça dans les commentaires, je verrai ce que je peux faire. Evidemment, seules les suggestions à peu près sérieuses et non débiles seront prises en compte hein, je vais pas chroniquer le dernier Winx. Rien que de la Bd svp, chacun son métier après tout.

Zou patachou et merci les loulous.

Le fil se découvre des lectures

Mon rythme de lecture depuis quelques mois est un peu tout pourri. C’est pas bien grave, ça reviendra, mais quand même je suis un peu triste pour tous ces livres qui ne passent pas entre mes mains douces et aimantes pour être scrutés par mes yeux de biche. Voici néanmoins la liste du mois d’Avril, parce que bon, on va pas se laisser abattre pour autant.

Pays de neige (Kawabata) : c’est beau comme du Kawabata. Tout simplement. Et Kawabata c’est toujours très beau.

Cauchemar (Goodis) : quand je sais pas quoi lire, je prends le premier polar sur ma pile. Et je le lis rapidement. Ca détend.

Mon ami Jésus (Husum) : ouais allez, y’a des moments plutôt pas mal, mais il passe tellement tellement après tout plein de gens plus talentueux que forcément, ça fait pâle figure.

Féroces infirmes retours des pays chauds (Robbins) : alors là par contre, CA c’est du roman. C’est baroque, c’est drôle, c’est enlevé, c’est trois idées par page, c’est un style unique. Alors évidemment, avec Tom Robbins je suis toujours conquis d’avance, mais celui-ci m’a particulièrement marqué. Plus encore peut-être qu’Une bien étrange attraction, qui est tout la haut parmi mes livres favoris. Dispo en poche dans la collection Totem de Gallmeister, ce qui est une raison de plus pour casser sa tirelire.

Quelque chose dans la nuit (Ollivier) : j’aime beaucoup Springsteen. Vraiment beaucoup. Mais ça suffit pas toujours. Reste un polar français sympathique un peu tiré par les cheveux quand même.

La mort est mon métier (Merle) : pfiou. Ca c’est quelque chose. On est très loin de Malevil, mais très près d’un roman fort et prenant à la langue impeccable (that’s what she said) sur un sujet particulièrement difficile (la vie de celui qui a mis au point la machine Auschwitz).

Les boutiques de cannelles (Schulz) : là aussi, très belle langue, très littéraire. J’aime bien, je me sens intelligent après (enfin ça ne remplacera jamais Des Forêts, cela dit, dans mon cœur)

Reflets dans un œil d’or (Mc Cullers) : récit court d’une spécialiste de l’âme humaine et de nos relations. Réussir à camper aussi parfaitement les personnages en si peu de pages relève de l’exploit.